Entre « les hauteurs de l’aristocratie » et
« l’asservissement de la démocratie » :
la culture politique du procureur général Jean-Robert Tronchin
(1710-1793)

 Conférence par Monsieur Robin Majeur, historien

Jeudi 17 novembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Résultat d’un mémoire de maîtrise, cette présentation s’attache à caractériser la culture politique de Jean-Robert Tronchin. Ce brillant procureur général de la République de Genève a jusqu’à présent fait essentiellement l’objet d’études portant sur sa pratique judiciaire. Or, membre d’une puissante famille de l’oligarchie, il joue un rôle important dans les troubles politiques qui secouent Genève tout au long du XVIIIe siècle. À travers Jean-Robert Tronchin, c’est à une interrogation sur les normes sociales, culturelles et politiques des élites au pouvoir à Genève que conduit cette recherche. La large correspondance étudiée permet ainsi de reconstituer par bribes une culture politique qui s’enracine pleinement dans le système oligarchique de la République. Elle permet également de saisir l’originalité de la pensée de Tronchin. Empruntant de plus en plus au vocabulaire du libéralisme, ce dernier tente de trouver une issue aux deux périls républicains que sont « les hauteurs de l’aristocratie » et « l’asservissement de la démocratie ». Cette délicate articulation entre une politique menée par en haut et une politique menée par en bas n’est pas sans faire écho à notre réalité contemporaine, tiraillée entre la critique incessante des élites au pouvoir et le débat sur les limites à imposer à la démocratie.

 

Robin Majeur enseigne l’histoire au Collège Calvin. Il a fait ses études à l’Université de Genève et à l’Università degli Studi di Bologna. Particulièrement intéressé par l’histoire sociale et politique du XVIIIe siècle, il a rédigé son mémoire de maîtrise sous la conduite du professeur Michel Porret en 2012.

 

Résonances,
ou les périples d’une cloche japonaise

Conférence par Monsieur Philippe Neeser

Jeudi 1er décembre 2016 à 18 heures 30
Archives d’État de Genève, Ancien Arsenal
1, rue de l’Hôtel-de-Ville

Au printemps 1873, Gustave Revilliod s’entiche d’une belle cloche de bronze asiatique, rencontrée dans la cour de la fonderie Rüetschi à Aarau, et l’acquiert. Par cet acte, il la sauve de la destruction et d’une ultime transformation en canon. Il la fait transporter à son musée Ariana de Genève et, sans le savoir, déclenche une succession de causes à effets dont les conséquences perdurent à ce jour.

 

Philippe Neeser propose à son auditoire d’accompagner le parcours exceptionnel de cette cloche japonaise durant trois siècles et demi entre Kyôto, Edo, Shinagawa et Genève.

 

Après des études de droit à l’Université de Genève, Philippe Neeser a bénéficié d’une bourse du Gouvernement japonais au début des années 1970. Il est entré ensuite au service d’une multinationale pharmaceutique et chimique suisse au Japon, où il a fait toute sa carrière. Immergé dans le monde des affaires, Philippe Neeser a aussi épousé les traditions nippones et consacré l’essentiel de son temps libre à l’étude et à la pratique de l’art de la cérémonie du thé selon la tradition Urasenke. Il est à ce jour le seul non Japonais à avoir eu l’honneur de servir le thé au Grand Bouddha du Tôdai-ji de Nara. Revenu à Genève en 2008, Philippe Neeser a été honoré par le Gouvernement japonais de l’Ordre du Soleil Levant, au rang de commandeur. En 2012, il a confié l’essentiel de sa collection d’objets de thé aux Collections Baur, Musée d’Extrême-Orient.