Au miroir d’une recherche en cours :
réussites et échecs de quelques grands et petits fabricants

Conférence de Mme la professeure Liliane Mottu-Weber

Jeudi 27 avril 2017
Archives d’État
18 h.30

Les travaux consacrés à l’industrie des « toiles peintes » (toiles de coton imprimées) fabriquées à Genève au XVIIIe siècle ont déjà amplement montré l’importance de cette nouvelle production textile, qui y prit opportunément le relais de la soierie et de la draperie de laine en plein déclin à la fin du XVIIe siècle. Comme cela avait été le cas lors du Refuge du XVIe siècle pour ces deux secteurs, la diversité de la main-d’œuvre qui lui était nécessaire favorisa l’intégration des nombreux exilés français qui s’établirent dans la cité à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes. Une utilisation plus systématique de fonds d’archives genevois peu sollicités jusqu’ici (archives notariales et judiciaires, cadastres, recensements et état-civil…), ainsi que des recherches menées à l’étranger sur des centres de production en France, en Allemagne, en Angleterre ou en Espagne apportent toutefois des informations inédites sur l’origine, les conditions de vie, les conflits, les réseaux familiaux et professionnels des fabricants d’indiennes et de leurs ouvriers.

Liliane Mottu-Weber, licenciée et docteure en histoire économique et sociale de l’Université de Genève, a été chargée de cours, puis professeure titulaire au département d’histoire générale de la Faculté des Lettres de 1984 à 2004 – plus particulièrement chargée de l’histoire de Genève au sein de l’unité d’histoire nationale. Professeure invitée à l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel en 2003, elle a également été chargée durant plusieurs années du pôle « histoire des femmes/genres » du Diplôme d’études approfondies interfacultaire (Genève et Lausanne) et interdisciplinaire en « Études Genre ». Après des études complémentaires à Paris et à New-York, elle a rédigé sa thèse sur le Refuge protestant du XVIe siècle et l’impact de ce dernier sur l’économie genevoise (industrie textile).

Depuis lors, elle a étendu ses recherches à l’économie, aux structures sociales et aux problèmes d’intégration des étrangers et de leurs descendants à Genève du XVIe au XIXe siècle ; aux réseaux familiaux, sociaux, politiques et intellectuels à Genève aux XVIIIe et XIXe siècles ; aux migrations d’artisans en Europe, aux techniques et aux inventions (horlogerie et textile anciens) ; à la vie quotidienne, aux coutumes, aux rites et interdits liés aux étapes de la vie et, enfin, à l’histoire des femmes ou des « genres » (gender-history).